Relief 17.2: La lectrice est-elle un lecteur comme les autres ?

Édité par Maxime Decout et Estelle Mouton-Rovira

Si les lectrices ont longtemps été associées, d’une part, à une forme de vulnérabilité, liée au topos des dangers de la lecture, d’autre part à une vision érotisée de la lecture, force est de constater que la période contemporaine travaille à modifier ces images. L’essor des pensées féministes, de la réflexion sur le genre, et l’inflexion pragmatique des théories de la réception sont autant de nouveaux héritages critiques qui modifient la représentation littéraire des femmes et, a fortiori, des lectrices. De telles figures permettent alors, de manière privilégiée, de penser les pratiques de la lecture au prisme du genre. Il s’agira ainsi de se demander si la lectrice est un lecteur comme les autres pour évaluer la manière dont la littérature crée ses propres savoirs critiques sur le genre.

Sommaire

Maxime Decout et Estelle Mouton-Rovira, « La lectrice est-elle un lecteur comme les autres ? Genre et réception dans le récit contemporain français »

Pierre-Louis Fort, « Entre voix et voie : Annie Ernaux lectrice »

Justine Muller, « Annie Ernaux lectrice ou la genèse d’une écrivaine : d’Emma Bovary à Gustave Flaubert »

Aude Leblond, « Souvenirs de lecture au féminin : Petite nuit de Marianne Alphant et Comment j’ai appris à lire d’Agnès Desarthe »

Katherine Doig, « “Rien n’est plus secret qu’une existence féminine” : Monique destinataire dans Alexis ou le Traité du vain combat de Marguerite Yourcenar »

Anne Isabelle François, « La lectrice empêchée. Violences historiques, politiques de contrôle social et lectures rétives »

Mathilde Zbaeren, « Propositions pour un imaginaire des clubs de lectrices : Delaume, Delorme, Rychner et Volodine »

Marie Gall, « La lectrice à l’œuvre dans les fictions scientifiques »

Baptiste Lefils, « “Madame”, “Monsieur” : sur le genre de l’instance narrataire dans “Dieu ne finit pas” et Les Onze de Pierre Michon »

Léo Mesguich, « (Auto)portrait de la théoricienne en lectrice dans les essais de Judith Schlanger »

Marie-Jeanne Zenetti, « Théoriser la lectrice ? Lecture référentielle et lecture savante »

Anne-Claire Marpeau, « Penser le silence, prendre la parole : expériences de lecture et de sujets-lectrices dans les théories féministes littéraires anglo-américaines »

Anne Grand d’Esnon, « La lectrice-spectatrice dans Autant en emporte le vent face à l’érotisation de la violence sexuelle »

Maxime Decout et Estelle Mouton-Rovira, « “Comme un organisme éminemment vivant”. Entretien avec Juliette Mézenc, autour de Elles en chambre »

Aaron Prevots, « Creuser “l’or de la syllabe” : essai sur Ciel sans prise d’Esther Tellermann et la rencontre avec l’Autre »